Les risques psychosociaux au travail : un fardeau sous-estimé pour la santé
- Anaïs Cejudo
- 21 févr.
- 2 min de lecture
Les professeures Hélène Sultan-Taïeb et Isabelle Niedhammer de l'Inserm ont récemment publié un rapport alarmant sur les liens entre les risques psychosociaux (RPS) au travail et certaines maladies graves en Europe. Leurs conclusions mettent en lumière une réalité préoccupante : les RPS sont un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires et les dépressions.
Des disparités marquées entre l'Est et l'Ouest de l'Europe
Le rapport révèle des différences notables entre les pays de l'Est et de l'Ouest de l'Europe. En effet, le fardeau des RPS semble plus lourd à porter pour les travailleurs d'Europe de l'Est, où les conditions de travail sont souvent plus précaires et le cadre de prévention moins développé.
Les principaux risques psychosociaux identifiés
Parmi les RPS mis en évidence dans cette étude, on retrouve :
Le "job strain" : un niveau élevé de stress lié à une forte demande de travail combinée à une faible autonomie décisionnelle.
Le déséquilibre effort-récompense : lorsque les efforts fournis par les travailleurs ne sont pas compensés par une reconnaissance adéquate, qu'elle soit financière ou symbolique.
L'insécurité de l'emploi : une précarité accrue qui alimente l'anxiété et le mal-être des travailleurs.
Les longues heures de travail : un facteur qui nuit à l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, augmentant ainsi le stress et la fatigue chronique.
Le harcèlement moral : un phénomène insidieux qui dégrade la santé mentale et physique des salariés.
Dépression travail
Des chiffres alarmants
Les résultats de l'étude sont édifiants : en 2015, les RPS ont contribué à l’apparition de 173 629 cas de maladies coronariennes chez les hommes et 39 238 chez les femmes en Europe. De plus, ils ont été responsables de 355 665 cas de dépression chez les hommes et 305 347 chez les femmes.
Une reconnaissance encore trop rare des maladies professionnelles liées aux RPS
Malgré ces chiffres préoccupants, les maladies professionnelles associées aux RPS sont encore rarement reconnues. Cette absence de reconnaissance institutionnelle engendre des coûts élevés pour la société, à la fois en termes de dépenses de santé et de perte de productivité.
Agir pour la prévention des RPS
Face à cette situation, il est impératif que les entreprises, les pouvoirs publics et les partenaires sociaux prennent des mesures pour mieux prévenir et encadrer les RPS. Une meilleure reconnaissance des impacts des RPS sur la santé permettrait d’engager des actions concrètes en faveur d’un environnement de travail plus sain et sécurisé.
La prévention des RPS ne doit plus être une option, mais une priorité pour garantir le bien-être des travailleurs et la performance des organisations.
Comentários