Enquête interne : travaillons-nous « pour » un camp ?
- Anaïs Cejudo
- 12 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 août
Il y a quelques jours, une ancienne collègue m’a posé une question toute simple en apparence :« Mais finalement, quand vous intervenez sur une enquête interne… vous travaillez pour qui ? »
Et je dois l’avouer : ça m’a fait réfléchir.
Parce que si elle se la pose, peut-être que d’autres aussi. Alors autant clarifier les choses.

Ni pour la direction, ni pour les élus.
Dans le cadre des enquêtes internes, notre mission n’est ni de défendre la direction, ni de porter la voix des élus. Et surtout pas de jouer les arbitres d’un conflit dont on ne serait que les témoins partiels.
Notre rôle, c’est d’éclairer.
On part des faits. On les contextualise. On croise les regards, les ressentis, les chronologies. Et peu à peu, on dessine la dynamique globale d’une situation de travail dégradée.
Ce travail d’analyse permet ensuite à l’employeur de décider en connaissance de cause :
🔹ne rien faire,
🔹 engager une médiation,
🔹 prononcer une sanction,
🔹 envisager un licenciement…Ou toute autre mesure adaptée.
Ce que nous faisons (vraiment)
Nous fournissons une base claire, rigoureuse et impartiale. Pour que la décision à venir ne repose ni sur des impressions, ni sur des tensions mal digérées.
Et évidemment, nous le faisons avec une attention particulière à la rédaction : nos mots peuvent avoir un impact réel sur des trajectoires professionnelles. Il serait irresponsable de l’ignorer.
Qui nous mandate ? Et pourquoi ça compte.
Oui, dans la majorité des cas, ce sont les employeurs qui nous sollicitent. Et oui, ce sont eux qui financent nos interventions.
Parfois, le CSE participe aussi, mais (soyons francs) : il n’est pas sain que cela se fasse sur le budget de fonctionnement. Cela brouille les lignes. Cela crée du soupçon. Et ce n’est bon pour personne.
👉 En revanche, quand les élus s’impliquent via une commission d’enquête paritaire, on change de registre. On installe une autre posture : plus ouverte, plus collective, plus durable.
Parce qu’une enquête bien pensée ne rend pas des comptes à un camp, mais à une instance paritaire. Et c’est là tout le sens de notre neutralité.
Le vrai objectif ? Servir la compréhension.
🎙 Non, nous ne travaillons pas pour un camp. Nous travaillons au service de la compréhension.
Parce qu’un rapport bien rédigé peut devenir un point de bascule :
🔹 Vers une décision juste.
🔹 Parfois, vers une reprise du dialogue.
🔹 Souvent, vers un soulagement collectif.
Et c’est dans ces moments-là que notre métier prend tout son sens.


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