Le rôle du médecin du travail dans l’alerte au CSE : un cadre strict mais en évolution
- Anaïs Cejudo
- 18 févr.
- 2 min de lecture
Un article publié par Santé & Travail met en lumière un débat essentiel concernant la transmission des alertes en santé au travail par le médecin du travail. Selon l’article L. 4624-9 du Code du travail, toute alerte en matière de santé des salariés doit être adressée à l’employeur. Pourtant, certains médecins choisissent de contourner cette règle pour inclure le Comité Social et Économique (CSE) ou même l’Inspection du travail.
Un rôle crucial, mais encadré
Le médecin du travail joue un rôle clé dans la prévention des risques professionnels. Cependant, la législation actuelle encadre strictement les conditions de transmission des alertes. Informer uniquement l’employeur est parfois perçu comme une limitation de l’efficacité des alertes, notamment lorsque celles-ci ne conduisent pas à des actions correctives suffisantes.
Certains médecins estiment donc nécessaire d’inclure d’autres acteurs, notamment les représentants du personnel. Toutefois, cette pratique peut entraîner des procédures disciplinaires devant le Conseil de l’ordre des médecins. Néanmoins, certaines décisions en appel ont validé la légitimité d’une implication plus large, notamment en reconnaissant l’importance des syndicats dans la prévention des risques professionnels.
Une alternative pour une meilleure transmission des informations
Afin de concilier respect de la réglementation et renforcement de la prévention, une alternative a été suggérée : informer le CSE qu’une alerte a été émise, sans en dévoiler le contenu précis. Ainsi, le CSE pourrait ensuite demander directement les informations à l’employeur, garantissant ainsi une meilleure transparence sans enfreindre les obligations légales du médecin du travail.
Une nécessaire évolution du cadre réglementaire ?
Ce débat souligne la nécessité d’un équilibre entre la confidentialité médicale et la protection des salariés. Une évolution du cadre réglementaire pourrait permettre une meilleure prise en compte des alertes, tout en garantissant la légitimité et la protection du médecin du travail dans son rôle de prévention.
La question reste ouverte : l’alerte est-elle aujourd’hui suffisamment efficace dans sa forme actuelle, ou des ajustements sont-ils nécessaires pour mieux protéger les salariés ?



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